Styx ϑ d'ombre et de lumière

La famille ɤ Tu as vu le jour quelques minutes seulement après ton frère Chems, une dizaine de minutes avant celle de ta soeur Noha. C'était le vingt-deuxième nuit du cycle des Longs Jours de l'an 75. Cette nuit-là, une tempête de sable faisait rage dans les collines de sable surplombant le canyon, les volutes brûlantes sifflant dans l'arche de l'enfilade de cavernes sillonnées de sources chaudes où ton clan, ta famille, avaient élu domicile. Ta mère, Shadnia, aimait prétendre que cette tempête n'était pas un hasard, qu'elle était forcément liée à ton caractère difficile et aux émois que vous causeriez au sein de la famille. Dans les années qui suivraient, elle donnerait naissance à six autres enfants, presque autant de filles que de garçons.

La communauté ɤ Ton père et bon nombre d'habitants de votre clan prônaient toujours les idéologies préconisées par les empereurs du feu bien avant l'union des nations. C'était assez ironique considérant que les peuples des canyons n'avaient jamais complètement accepté l'autorité des souverains d'Antak. Pourtant, toute ta jeunesse, on t'a répété que les fidèles de Zoheir qui maniaient la flamme étaient supérieurs aux autres élémentaires. Bien malgré toi, ce dédain qu'on a gravé dans ton coeur depuis l'enfance ne disparaître jamais complètement, même si tu te répètes sans cesse que les prétentions de Khryisal At'ror sont derrière toi depuis longtemps.

La triade ɤ Vous aviez partagé le même corps pendant plusieurs cycles, mais vous n'auriez pu être plus différents les uns des autres. Là où tu étais rebelle, indisciplinée et avare de liberté, Zohra se complaisait dans le rôle qu'on avait choisi pour elle et Chems craignait les représailles de votre père s'il osait sortir du sien. Tu voulais porter la lance, ton frère voulait la déposer pour accomplir des ambitions plus grandes alors que ta soeur désirait une vie modeste. D'une certaine façon, vous étiez les trois tiers d'une même entité, les trois parties d'un tout équilibré.

La chasse ɤ Déjà petite, ton tempérament ne ressemblait en rien à celui de tes soeurs. Tu refusais d'accepter le rôle qui t'incombait. Surveiller tes cadets et aider ta mère à entretenir la maison n'était simplement pas pour toi. Bien que tu aies une bonne relation avec tes soeurs, tu demeurerais toujours plus proche de tes frères, même si tu garderais un lien particulier avec Chems et Zohra, que tu considérais comme les deux moitiés de toi-même. Ainsi, il t'arrivait souvent de filer en douce pour suivre tes frères et ton père dans la savane. Avec le temps, ton père a fini par céder à tes caprices ─ probablement dans l'espoir que tu réalises la difficulté du maniement de la lancer et que tu finisses par te résigner à rester derrière et à assumer ton rôle de femme ─ et il t'a emmenée dans ses excursions. Ta détermination et ton entêtement lui ont vite fait comprendre qu'il en serait autrement et il s'est efforcé à miner chacun de tes efforts pour devenir meilleure. Malheureusement pour lui, jamais tu n'as accepté de prendre la place qu'il voulait te voir occuper. Ton talent pour manier la lance te permit de surpasser tes frères avant l'âge de 13 ans, et on te gratifia du surnom de Styx.

La fuite ɤ Tu approchais de tes quinze ans lorsque ta soeur disparut mystérieusement. Contrairement à toi et Chems, Zohra n'avait pas envie manifesté d'affinité avec la flemme. Tu avais bien tenté d'éveiller les talents qui sommeillaient en elle, mais tu n'avais su que la blesser. Tu avais fini par jeter l'éponge. Au fond, ça n'avait pas tellement d'importance à tes yeux. Tant qu'elle était heureuse, tu l'étais aussi. Mais pas ton père. Et quelque part au fond de toi, tu sentais qu'il avait eu un rôle à jouer dans la disparition de celle que tu considérais comme la moitié la plus douce de toi-même. Zohra ne serait jamais partie sans rien dire. Elle n'avait aucune raison de le faire. Pourtant, on ramena sa dépouille enveloppée dans un linceuil quelques mois plus tard. Avec ses cendres qui s'étaient dispersées aux quatre vents, une partie de toi ─ le peu de tendresse et de ompassion qui existait en toi ─ s'était envolée à jamais. Lorsque ton père évoqua ton union à celui à qui on devait donner la main de Zohra, tu es entrée dans une colère si grande que des flammes couleur azure ont jailli de tes mains, zébrant tes bras d'horribles brûlures. Le lendemain, tu avais fui vers Fordal pour entreprendre la formation de maître du feu. Jamais plus tu ne retournerais dans les canyons. Même si ça voulait dire que tu ne reverrais plus ton frère. S'il y tenait, il trouverait un moyen de te retrouver...

L'azur ardent ɤ Malgré l'âge tardif auquel tu as commencé ton entraînement de maître du feu, tu t'es démarquée des autres dès les premiers jours. Tu étais habitée par une rage intense, une révolte que tu avais nourrie dans le silence auprès de ta famille, à te battre pour faire émerger la femme que tu désirais être. Cette fureur transparaissait dans ta maîtrise du pouvoir qui brûlait en toi. À vrai dire, tes premières tentatives furent aussi explosives que lors de l'éclat qui avait précédé ton départ... On pensa que jamais tu n'arriverais à tamiser cette étincelle ardente. Les mentors étaient ébahis devant l'intensité de ton feu qui était fort différent de celui de tes confrères. Il devenait si chaud qu'il prenait une teinte bleutée. Il détruisait tout sur son passage. Ce n'est qu'avec l'aide d'un mentor aussi têtu que toi-même que tu parvins finalement à dompter la furie qui te déchirait et à maîtriser les étincelles comme nul autre ne pouvait le faire.

La capitale ɤ À vingt ans, tu partis pour Anagd où tu te mis à éblouir les foules grâce à tes talents pour manier les armes et par la couleur cobalt des flambées qui émergeaient des paumes de tes mains. C'est ainsi que tu attiras l'attention du roi qui retint tes services en tant que patrouilleuse. Mais tu ne retrouvais pas dans ce travail la sensation de liberté que tu recherchais si ardemment. Lorsqu'on en informa le roi, il décida de retenir tes services dans un autre champ d'expertise. Et c'est ainsi que tu devins une espionne, une actrice talentueuse qui s'immisca dans la vie de ceux que choisissait le roi pour devenir son regard dans leur existence.

Le marchand de verre ɤ C'est à la saison froide de l'an 100 que tu rencontras Yasthyl Ismor. Le roi avait bien deviné que la finesse de tes traits et les flammes bleutées qui dansaient en toi subjugueraient le marchand de vitre qui t'offrit de vivre sous son toit en échange de prestations régulières pendant les nombreuses fêtes qu'il donnait sous le toit de sa somptueuse demeure. Pourquoi le roi Engan voulait-il que tu gardes l'homme à l'oeil ? Tu ne le saurais peut-être jamais... mais tu lui donnerais des rapports détaillés chaque cycle comme il le voulait. Yasthyl se prit rapidement d'affection pour toi et il t'emmena aux quatre coins du monde. Le jour, il vendait sa marchandise dans les plus belles villes de chaque continent. Le soir, tu éblouissais les foules pour son bon profit. Lorsque l'épouse d'Ismor disparut et qu'il se fit de plusieurs en plus entreprenant à ton égard à mesure que les jours et les cycles passaient. Tu finit par comprendre qu'il l'avait faite disparaître dans l'espoir que tu accepterais sa main. Tu réussis à éviter le pire jusqu'au jour où la garde royale débarqua pour emprisonner le marchand.

La Conseillère ɤ Au cycle de la Renaissance, le roi te proposa de voyager vers Ealdor. Un nouvel Ancien s'était manifesté et le Blason d'Antak s'avouait inquiet des répercussions, de la réaction du Conseil de la cité-reine. Il sentait la fébrilité qui subsistait à la Citadelle. Le roi Engan légua donc tes services à la Conseillère Vivenn Thorkel, une femme sournoise et manipulatrice qui avait réussi à se hisser vers le trône de la cité-reine grâce à la mort de son époux. Malgré tes talents de guerrière et les louages du roi, l'Antaki semble préférer te garder loin d'elle pour l'instant. Elle t'a envoyée vers la basse-ville où tu es destinée à être ses yeux et ses oreilles, à lui rapporter toutes les informations qui pourraient être utiles à la Guilde des Gardiens pour maintenir la paix et l'ordre au sein de la cité. Et tu comptais te conformer au rôle que l'on t'avait assigné et te fondre dans la masse des bas quartiers pour dénicher des informations qui pourraient être utiles au Conseil...

L'Ancien ɤ C'est grâce à Veitu Eschnur qu'il avait entendu parler de toi, de tes affiliations changeantes. Il t'a proposé un marché que l'or du roi, l'amour que tu voues à ta patrie et le respect qu'on t'accordait au Conseil ne pouvaient surpasser. Tu laisserais couler de fausses informations à la Conseillère Thorkel, omettant volontairement toutes les activités reliées de près ou de loin à l'Avitus Hereditas des rapports que tu remettrais à la Conseillère, et en échange, il retrouverait ton frère.

Les combats ɤ C'est dans les rues que tu es devenue une ombre. Une non-maître parmi tant d'autres qui se bat pour survivre. Les combats clandestins t'ont semblé intéressants et tu les observas nuit après nuit sans oser y prendre part. Puis vint un soir où tu fus interpellée par un combattant qui venait d'écraser son troisième adversaire de la soirée. Tu l'avais observé, le regard rempli d'une arrogance évidente. Il était grand, pâlot, roux et pas particulièrement agréable à regarder. Il se déplaçait avec un peu plus d'agilité que la plupart des hommes qui s'étaient mesurés à lui, mais misait beaucoup sur la force de ses coups pour terrasser ses rivaux. Ton corps était menu et tes mouvements, rapides. Il se fatiguerait longtemps avant toi. Il t'avait défiée. Et tu avais accepté sans mot dire, rabattant ton capuchon pour laisser tomber ta longue chevelure de jais, les prunelles remplies de fierté et de provocation. Féline, tu avais dansé patiemment autour de lui, observant sa posture, tentant de déterminer ses forces et ses faiblesses. Tu avais évité la plupart de ses coups, l'avait frôlé, l'avait frappé, plaçant soigneusement tes coups pour frapper là où ça faisait mal. Tu étais si concentrée sur le combattant, sur son expression et ses mouvements que le silence semblait être tombé sur la grande pièce où se déroulaient les combats. Jusqu'à ce qu'une clameur s'élève, interrompant votre rixe. Les Gardiens avaient déboulé dans la pièce. Tu aurais dû deviner, c'était pourtant toi qui avait rapporté l'existence de cet endroit à Vivenn Thorkel quelques jours plus tôt. Le grand rouquin t'avait saisie par la main pour t'entraîner dehors. À toutes jambes, vous vous étiez précipités vers une taverne endormie où il t'avait plaquée contre le mur appuyant sa grosse main rude contre tes lèvres en t'intimant à garder le silence. Et tu étais restée là pendant ce qui t'avait semblé être une éternité, le regard plongé dans le sien, avant qu'il ne relâche enfin sa poigne et s'éloigne d'un pas. Une lueur d'amusement avait paru dans les ténèbres de tes iris alors que tu te glissais vers la porte pour disparaître dans la nuit noire. Tu étais loin de t'imaginer que ses pas recroiseraient les tiens jusqu'au jour où l'Ancien te conseilla de te rendre dans cette auberge dans les quartiers pauvres...

Que pensez-vous des conditions des non-maîtres au sein de la société ? Croyez-vous qu'il y ait un fondement à leurs demandes ?
Tu les as aperçus à quelques reprises depuis ton arrivée à Ealdor, à revendiquer leurs droits près de la Citadelle. Il n'existe pas de tel mouvement à Cathair, ou bien tu n'en avais jamais entendu parler. Quoi qu'il en soit, tu accordes bien peu d'importance à ces gens, estimant qu'ils doivent tailleur leur place dans le monde au même titre que les élémentaires. Après tout, tu as vécu dans une famille qui avait tout fait pour miner tes droits et t'enfermer dans une boîte faite d'idées préconçues de ce que tu devrais être et comment tu devrais vivre. Tu comprends la rage que les non-maîtres peuvent ressentir, mais tu ne leur accordes aucune pitié. La vie n'est facile pour personne.

Selon vous, qui a le plus de légitimité pour diriger la ville et les habitants d'Ealdor; le Conseil ou l'Ancien ?
Cette question revêt bien peu d'importance à tes yeux. Pour une personne qui ne vit que pour son propre profit, c'est la main la plus généreuse qui gagne ton allégeance. Savoir qui doit gouverner t'apparaît sans intérêt.

Où étiez-vous lors de l'attentat contre l'Ancien ? Comment avez-vous réagi en apprenant ou en voyant ce qui s'était passé ?
Tu arpentais les rues de la Vieille Ville à la recherche de ton frère ce soir-là. Tes yeux fouillaient la foule alors que la procession de l'Ancien passait, tanguant lentement sur les pierres du pavé pour se rendre vers les quartiers riches de la haute-ville. Les ombres avaient surgi de nulle part et avant que tu aies pu comprendre ce qui se passait, un liquide cramoisi glissait entre les dalles et les hurlements fendaient l'air. Les silhouettes encapuchonnées avaient disparu aussi rapidement qu'elles étaient arrivées. Tu t'étais demandé ce que tu devrais faire. Les poursuivre ? Peut-être. Mais tu n'avais pas esquissé un mouvement pour te lancer à leur suite. À quoi bon ? L'Ancien était mort. Si la Conseillère voulait que tu en découvres davantage, tu le ferais, mais en attendant, tu t'étais contentée de scruter la foule à la recherche de Chems.

À votre avis, qui est derrière la tentative d'assassinat orchestrée contre l'Ancien ?
Les uns croient que le Conseil d'Ealdor est derrière ce qui aurait pu devenir une tragédie. Les autres croient que l'Ancien aurait orchestré lui-même les événements pour tourner le peuple contre le Conseil. D'autres racontent qu'un autre groupe se tapit dans l'ombre, prêt à tout pour arriver à ses fins. Dans ton cas, bien que tu aimes ouïr les hypothèses pour te divertir, plus les jours passent, plus la distance que conserve la Conseillère Thorkel avec toi fait émerger des soupçons dans ton esprit. A-t-elle quelque chose à voir avec cet attentat ? Tu ne peux le dire avec certitude, mais tu sais qu'elle a des choses à cacher.

Pseudo ou prénom ɤ on m'appelle Lust for life ou encore Lustie, mais mon prénom c'est Marie. J'utilisais autrefois le pseudo de Cromignonne.
Âge ɤ 23 ans.
Pays d'origine ɤ le Canada, dans un igloo en hiver et un tipi en été. Heureusement, notre vallée a une bonne connexion wi-fi.
Avatar & crédit ɤ Elodie Yung, Lust for life.
Groupe choisi ɤ Imperium, fidèle au Conseil d'Ealdor, du moins en apparence.
Multicompte(s) ɤ le beau Arne Isjoen
Mon personnage est... un inventé, même si ça a autrefois été un scénario.
Comment as-tu connu le forum ? l'univers est sorti de la fertilité de mon imagination.
Mot de la fin ɤ Sound of Drums, c'est la vie.