Quelque part dans le quartier des arts se dresse une grande toile bleue qui attire bien des foules. Le Chapiteau bleu est le temple nocturne de la musique, des saltimbanques et du spectacle. A la lueur des bougies, les artistes présentent leurs plus belles prestations, sous les yeux ébahis des spectateurs les plus petits, et des plus grands. Dans cette pénombre habilement maîtrisée, la haute bourgeoisie semble réussir à se mêler aux milieux les plus modestes. L'art semble n'avoir aucune frontière.

Au détour d'une allée pavée, auréolée d'une couronne de lierres, on peut apercevoir une maison de maître perdue dans un cul-de-sac. La Villa Luvosk, appartenant à la famille du même nom, a ouvert un club de lettrés. Assez sélecte, elle permet aux femmes et aux hommes de la haute société d'échanger autour d'un bon verre de vin quelques idées du siècles. Les débats sont légions. On pourrait même penser que quelques trafics ou manipulations d'état ont lieu entre ses murs. Il n'est pas rare d'y croiser un nobliau du quartier riche venu se pavaner devant des courtisans à l'affût. Inutile de préciser que le bas peuple n'est pas accueilli dans cette demeure.

Située derrière la Villa Luvosk, la galerie d'Ealdor est un peu le centre touristique de la cité. Dans cette vieille demeure sont exposés de nombreuses œuvres d'arts, des objets anciens et d'autres babioles d'un temps oublié. L'endroit est ouvert au public depuis quelques années maintenant, même si les mendiants et les créatures de basse société ne sont pas acceptés — par soucis d'hygiène, probablement. Les touristes et les locaux en mal de culture apprécient se balader entre ces murs, admirant avec une certaine nostalgie ces antiquités.

Presque accolée aux quartiers riches, la bibliothèque de la cité d'Ealdor est le point central de toute recherche d'information. Implantée dans une immense bâtisse, la bibliothèque s'étale sur deux niveaux. De gigantesques étagères en bois recouvrent les murs, laissant par endroit un peu de place pour y fixer une fenêtre. Des centaines de milliers d'ouvrages, de toutes les origines et de toutes les époques attendent patiemment à être feuilletés. Même si le lieu est censé être ouvert à tous, seule une petite partie est ouverte au peuple, l'autre partie de la bibliothèque ne reste accessible qu'aux hautes sphères de la société.

Érigée à l'extérieur des fortifications, la Tour d'abandon est un bâtiment rectangulaire de deux étages surmonté d'une tourelle qui ne fait guère plus de deux étages supplémentaires. On la surnomme ainsi puisque c'est le lieu où certaines mères viennent abandonner leurs nourrissons pour les mettre aux soins des bienfaiteurs. Il s'agit de l'orphelinat le plus décent de la ville, le seul qui retienne les services de précepteurs pour donner un minimum d'éducation aux enfants et qui s'assure que les gamins jouissent de repas décents tous les jours. La Confrérie de Roshan apporte une belle contribution financière à cet établissement sans savoir que ses entrailles mènent à des souterrains où se réunissent les représentants de la Lame...