Habité par la crème de la crème de la société d’Ealdor － des diplomates venus des quatre coins du monde, des représentants de bonnes familles de toutes les nations, des nobles et des bourgeois －, ce quartier de la haute ville se compose d’habitations luxueuses bâties de pierres parfaitement taillées des meilleurs matériaux. Le marbre et le calcaire couleur sable dominent le paysage dans cette partie d’Ealdor. Ses larges avenues tranquilles contrastent énormément avec celles des autres quartiers plus animés de la ville, et ne sont sillonnées que par les calèches des plus riches habitants et par les passants qui vont et viennent en toute quiétude.

Bien que ce quartier soit considéré comme n’étant qu’un secteur unique, la rivière le sépare nettement en deux zones bien différentes l’une de l’autre. Le nord de la rivière est occupé par des constructions de calcaire blanc qui font entre deux et trois étages de hauteur où se sont installés les plus riches marchands et leurs familles. Les artères y sont larges et lumineuses. Le sud, quant à lui, est beaucoup plus coloré et diversifié. Autour de la place du marché se dressent des immeubles aux devantures colorées de deux à trois étages. Des artisans de talent sont installés dans cet espace constamment fourmillant d’activité. Par contre, dès qu’on s’enfonce dans les allées sinueuses du quartier et qu’on s’écarte des avenues principales, les bâtiments se resserrent et les rues s’assombrissent alors que l’on s’approche des bas-fonds d’Ealdor. Les boutiques, les commerces et les établissements qu’on y trouve sont bien moins réputés pour leur qualité et le danger y rôde comme une vieille amie.

Il s’agit du secteur le plus ancien d’Ealdor, celui qui se dressait à cet endroit bien avant la formation de l’empire de la Terre, bien avant l’union des nations. Ses bâtiments de pierre bleue ne sont pas très hauts, ils s’agglomèrent autour de la rivière et renferment un important réseau de passages souterrains qui recèlent mille mystères et souvenirs. C’est dans ce quartier que se sont installés la plupart des élémentaires de la classe moyenne, mais également plusieurs familles qui travaillent dans les champs à l’extérieur des fortifications de la cité.

Il fut une époque où Ealdor ne s’étendait pas jusqu’aux berges de la baie Votnum. Au fil des ans, des bâtiments furent construits de plus en plus près des quais pour devenir le quartier portuaire. Malgré l’odeur de sel mélangée à celle du poisson, cette partie de la ville ne manque pas de caractère avec ses bâtiments colorés et toujours pleins de vie. Des dizaines d’habitations d’un ou deux étages et des entrepôts y ont été construits, mais le port demeure principalement occupé par des tavernes, des auberges et des bordels, la plupart de bas étage et fréquentés par des pêcheurs, des passeurs ou même des pirates.

Rien que par leur apparence, les bâtiments de ce quartier sont une oeuvre d’art en soi. Chaque pierre y est soigneusement taillée et s’emboîte parfaitement dans l’autre. L’architecture des bâtiments diffère d’un pâté de maisons à l’autre, mais tous sont construits dans la même pierre aux reflets irisés. Les toits des immeubles variant entre un et trois étages sont coiffés d’ardoises colorées, créant une mosaïque de couleurs chatoyantes lorsque l’on grimpe sur les remparts. Les rues sont très animées, mais pas chaotiques. Habitées par des bourgeois n’étant pas assez fortunés pour vivre dans le quartier voisin, on y trouve également les écoles les plus prestigieuses d’Ealdor, des galeries d’art et des musées. Des saltimbanques et des acteurs donnent fréquemment des spectacles sur les grandes places pour égayer les plus jeunes comme les plus âgés. Cependant, ses habitants sont très loin de s’imaginer qu’ils sont entourés des représentants d’un groupuscule extrémiste qui a élu domicile en son sein.

Juste à l’extérieur des fortifications, au nord-est d’Ealdor et sur la berge sud de la rivière, s’étend un quartier étrangement ordonné où sont entraînés les jeunes élémentaires habitant la cité et certains maîtres originaires d’autres villes. Parfaitement alignés, les bâtiments de cette partie de la ville sont sans artifices, parfaitement lisses, construits à l’aide de pierres pâles. Les immeubles qui se tiennent au nord de la route servent à loger les entraîneurs et les novices, alors que les immeubles au sud du chemin sont plutôt destinés à leur vie quotidienne, c’est-à-dire leurs cours, leurs entraînements et leurs loisirs. C’est la seule zone de la ville où règne un couvre-feu. Après minuit, la porte est fermée jusqu’à l’aube. Personne ne peut alors y entrer ou en sortir.

Surnommés « les bas-fonds » par les habitants de la capitale, les quartiers pauvres s’étendent à l’est de la ville, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des fortifications. En périphérie du quartier marchand, des bâtiments d’un à trois étages en pierre multicolore défraichie abritent des familles souvent nombreuses dans de minuscules appartements où les murs sont comme du papier. Souvent insalubres, ces logements sont mal entretenus par leurs propriétaires qui habitent les quartiers plus aisés de la ville, mais sont abordables même pour les familles pauvres qui n’ont que quelques pièces à offrir chaque cycle. Étant donné la recrudescence de non-maîtres au chômage dans la cité, les quartiers pauvres se sont étendus hors des murs. Là, des maisons d’un ou deux étages ont été bâties avec des matériaux bon marché. Généralement, les rues des quartiers pauvres sont étroites, sales et humides. Le danger et la mort y sont omniprésents. Les habitants ont pour dire que les dieux ne laissent pas la lumière percer jusque dans les bas-fonds.

Aussi anciens que la Vieille Ville, les bâtiments de ce secteur de la ville sont situés juste à l’extérieur des fortifications. Son architecture ressemble beaucoup à celle de l’ancienne ville avec la pierre bleue des bâtiments, mais ressemble davantage à un village fantôme qu’à autre chose. À l’époque de la construction d’Ealdor, lorsque les fortifications furent érigées, plusieurs accidents mortels y sont survenus. Ce n’est qu’avec prudence et détermination que les ouvriers sont parvenus à finir leur travail. Les habitants croient que ces lieux sont maudits. La plupart d’entre eux évitent ce quartier comme la peste.

Grande étendue de verdure et de végétation, le parc est l’unique partie de la ville qui est conservée à son état d’origine, le seul territoire intouché par les hommes. C’est un véritable oasis au milieu de ce paysage urbain fourmillant de passants. Inhabité, le parc est habituellement un lieu de détente, mais devient plus achalandé lors des jours de fête. Sur la berge au sud de la rivière, entre les arbres, ont été érigées trois statues : celle de l’Ancienne Anh fait face au sud-est, celle-ci fut la cause même de l’abandon de la toute première cité ayant été érigée sur les lieux, mais elle brisa les règles régissant la conduite des Anciens et s’attira les foudres des dieux qui envoyèrent une épidémie sur la ville. Bien qu’elle soit endommagée par le temps et surtout par la main de l’homme, elle demeure bien droite ; celle du tout premier Ancien fait face au sud-ouest ; et celle de l’Ancien Thosk, le précurseur de l’union des nations, fait face au nord.

Tout autour des eaux sombres du détroit Blodsar qui scinde l'empire en deux s'étendent les terres les plus fertiles et la végétation la plus dense de tout Severnysa. Délimité par les Montagnes de Solnatt à l'ouest et les Montagnes de Solmorgen à l'est, le centre de l'empire de la terre recèle des centaines de petits villages où l'activité première est la culture de la terre, la chasse et la pêche. Irrigués par les eaux du fleuve Isetbolger qui prend sa source dans l'océan au nord du continent, traverse la forêt Luxuriante pour poursuivre son chemin jusqu'au creux de la Forêt Immuable, les champs ne s'assèchent jamais et les cultures se font toujours copieuses.