Find a welcoming home || ft. Lachlan Thralmur

Noms des participants ɤ Lachlan Thralmur & Maë Sørtiann
Date du rp ɤ Début du Cycle des pluies.
Lieu du rp ɤ A l'auberge du Bouc, salle principale.
Petite description ɤ Il n'est guère étonnant de voir les badauds s'amasser cette fois encore devant l'auberge. Celle-ci jouissant d'une vive popularité auprès de la foule locale, bon nombre de villageois en ont fait leur point de chute pour la soirée. A ceux-ci, s'ajoutent quelques voyageurs ou gens de passage venu s'abriter du temps médiocre.

Statut du sujet ɤ [] libre [✠] privé
Contexte ɤ Après une vingtaine de jours de voyage, il est temps pour Maë Sørtiann de franchir enfin les portes de la capitale. A la recherche de repères, elle suit les habitués jusqu'à se retrouver à l'Auberge du bouc

La tête baissée sous ma capuche pour éviter la bruine persistante, je m'arrêtais pour remonter le large fardeau de mes épaules rendues glissantes. Le chemin qui coupait à travers champs était inondé par endroits et d'importantes flaques forçaient à enjamber ou contourner la piste. Le ciel gris se reflétait en elles, promesse que ce temps maussade perdurerait encore quelques jours.
Fort heureusement, les murailles d'Ealdor étaient apparues à l'horizon depuis l'aube et j'avais bon espoir d'atteindre la capitale avant la tombée de la nuit. Il faut dire que j'avais eu le pas léger, même en ayant dû observer de nombreux arrêts au vu des fréquentes averses. Le voyage avait assez duré et il me tardait d'arriver à destination et de toucher du bout des doigts ce nouveau départ que j'avais tant attendu.

Ce n'était pas là, le premier voyage de cette envergure que j’entreprenais. La trentaine fraîchement atteinte, je cumulais au contraire un palmarès assez éloquent dont je ne tirais cependant aucune fierté. Ces excursions s'étaient imposées à moi sans que je les eusses choisies, car elles dépendaient d'une ancienne dette de famille. Dette pour laquelle j'avais donné près de deux décennies de ma vie pour combler le manque des vingt dépouilles qui avaient coulé dans les tréfonds des mers du Nord.
Non, il n'était pas question de coup d'essai bien que quelques nouveautés s'ajoutaient au tableau. Premièrement, c'était l'un de mes premières excursions à pieds car en effet, toutes les précédentes escales, je les avais faites à bord de la flotte royale d'Isvann. Rien que le fait d'y penser, je frottais énergiquement mes cuisses courbaturées, si peu habituées à un effort aussi long. C'était donc déjà, une petite victoire pour moi que d'être arrivée à destination sans avoir dû terminer en rampant dans la vase et la boue. A croire que j'étais tout de même plus vaillante que vacillante : je ne l’aurais pas parié.
Deuxièmement, je n'avais encore jamais été seule, profitant toujours de l'équipage comme compagnie à mes voyages. C'était peut-être ça que j'avais le plus ressenti, sans pour autant appeler ça le mal du pays. Les chansons de marins et les histoires de tavernes étaient une toute autre escorte que celle de ces derniers jours, moins amusante. Au moins, avais-je pu profiter de ces moments de solitude pour réfléchir et il n'y avait pas que des inconvénients. Et puis, comme le disait l'adage : mieux valait être seule que mal accompagnée. Mon sac était déjà bien assez lourd sans que je ne doive traîner un de ces balourds que l'ont trouvait souvent au port d'Uetrir.
Et enfin troisièmement, j'avais appris sur moi-même et sur mes objectifs à venir. Ce périple avait mis en lumière mes nombreuses lacunes, certaines complexes et d'autres aussi rudimentaires que mes piètres compétences de chasse qui m'ont valu une longue période jeûne lorsque je me fus éloignée des côtes maritimes.

Ce fut d'ailleurs un nouveau grognement de protestation qui me ramena à la marche forcée. Plus vite mes pas s'aligneront les uns après les autres, et plus vite je serai en mesure de trouver de quoi me restaurer. Jetant un regard furtif par-dessus mon épaule, j'agitais doucement la main et fis tourner légèrement le sens du vent afin que ce dernier vire dans mon dos pour me pousser à avancer plus vite et sans effort. Eh, ça au moins, je sais faire !
C'est à cette bonne allure que j'atteignis enfin les portes d'Ealdor, la grande. Enfin, c'était ainsi que mon père l'avait toujours nommée et avec justesse car dès le premier coup d’œil, je me rendis vite compte que cette dernière était effectivement bien plus importante qu'Isvann, ou qu'aucune autre ville d'Uetrir.
Déjà, j'entendais le brouhaha émanant de la cité avant même d'y avoir totalement mis la pointe de mes semelles en cuir de yak typique de chez moi. Le Yak, ce n'est pas spécialement le plus esthétique qui soit, on ne peut-être pas lui trouver d'élégance. C'est ce que je constatais lorsque, après avoir passé le regard des gardes, je dus subir ceux des citoyens qui me toisaient légèrement. C'est certain, je n'avais pas leur raffinement. Leurs étoffes aux couleurs vives et chatoyantes luisaient quand ils se mouvaient. Moi quand, je me déplaçais, on ne voyait qu'une masse grisâtre et enchevêtrée, comme l'espèce de vachette à qui on avait enlevé le cuir. Ici, tout était beau, les pierres elles-mêmes semblaient irisées et de larges tentures nobles protégeaient la foule du crachin. Je m'attardais quelques instants à contempler un jongleur de rue, puis le vieux peintre la rue au-dessus. Assurément, chacun y avait sa place et il m'était difficile de croire que, des actes plus sombres avaient été commis en ces lieux récemment.

Chamboulée par ces découvertes, je me contentais d'aller tout droit. Ainsi, il me serait plus facile de retrouver mon chemin en cas d'infortune. En plein cœur de la cité, il y avait un parc. Un très beau parc où l'Homme avait pris soin de ne pas s'imposer. Bon nombre de ces fleurs et de ces arbres étaient des trouvailles à mes yeux car à Isvann, pour le peu qu'il y avait de plantations...elles étaient soit recouvertes de neige ou épineuses. Une statue, visiblement ancienne me faisait face et j'appris en lisant la plaque qu'il s'agissait-là de l'Ancien Thosk auquel je n'aurais certes pas associé ce visage. Je poursuivis ver l'est et là, l'ambiance avait changé et semblait moins enjouée. Je marchais alors en silence, trouvant désormais malvenu de m'arrêter pour profiter des divertissements. La faim aidant, je suivis un petit groupe qui disait se rendre à l'auberge. C'était-là tout ce qu'il me manquait et je calquais mon pas sur le leur jusqu'à arriver devant ladite enseigne.

L'auberge du Bouc. Pour une femme comme moi qui en était plus ou moins revêtue, l'endroit me semblait parfait. Je poussais la porte et pénétrais dans une large salle pratiquement pleine. Un grand feu brûlait dans l'âtre là-bas, rependant une toute autre chaleur que celle que semblait contenir les épaisse chopes de boisson. Je fis quelques pas et on s'écartait légèrement pour ne pas que mon imposant sac n'borgne quelqu'un. Je le jetais, ainsi que mon dévolu, sur un haut siège du bar et défis ma cape qui m'avait jusque là protégé des intempéries.
Il y avait un homme à ma gauche, occupé à servir des clients. Ils étaient déjà passé à table sur la crédence du fond et je n'avais qu'une envie : les imiter.